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La déclaration du sénateur Gold sur les massacres en Israël
Le Sénateur Marc Gold a fait une déclaration au Sénat le 17 octobre 2023.
(version originale anglaise ici)
« C’est avec un cœur lourd que je prends la parole aujourd’hui, non pas à titre de représentant du gouvernement au Sénat, mais en tant qu’être humain et que Juif.
Permettez-moi d’abord de remercier tous ceux et celles qui ont communiqué avec moi depuis une semaine et demie. Votre soutien et votre compréhension me touchent plus profondément que vous ne pouvez vous l’imaginer.
Les Juifs ont été surnommés les « gens du Livre » parce que les mots ont leur importance. Les mots peuvent réconforter et ils peuvent guérir, mais il arrive parfois qu’ils nous manquent. Nous vivons un de ces moments, du moins en ce qui me concerne.
Quels mots pourraient rendre l’horreur dont nous avons été témoins samedi de la semaine dernière, soit le jour du shabbat juif? Quels mots pourraient effacer les images d’enfants arrachés à leurs parents et abattus devant leurs yeux qui se sont imprimées dans l’esprit des Juifs du monde entier ou leur faire oublier la boucherie et le massacre systématiques dont leurs semblables ont été victimes dans ce qui fut la plus mortelle des attaques contre des Juifs depuis l’Holocauste? Je n’en trouve aucun.
Comme des millions de Juifs de par le monde, j’ai de la famille et des amis en Israël. Certains se sont rendus directement en Israël dès leur sortie d’un camp de concentration, d’autres sont allés vivre sur la terre ancestrale du peuple juif. Certains combattent en première ligne, d’autres vivent précisément là où le Hamas a frappé. En effet, chers collègues, au moment où je vous parle, certains d’entre eux sont retenus en otage à Gaza.
Chers collègues et amis, cette situation me touche personnellement. Face à une telle brutalité, une telle inhumanité et une telle horreur, j’aimerais trouver les mots pour réconforter tous les gens qui sont en deuil et qui tremblent et souffrent dans la peur, mais les mots me manquent; par conséquent, je me tourne vers ma propre tradition pour qu’elle me guide.
Dans le traité Pirkei Avot, un texte rabbinique qui a été rédigé il y a 18 siècles, il est écrit qu’il ne faut pas offrir de réconfort à quelqu’un tant que ses défunts sont encore devant lui. Le mieux que je puis faire est donc de ressentir la douleur et la perte, ainsi que la peur et l’effroi, qui ont frappé mon peuple; d’honorer la mémoire des morts; de pleurer avec la famille, les amis et la communauté des disparus; d’espérer un prompt rétablissement pour les blessés; d’œuvrer pour la libération de tous les otages; d’espérer que les victimes innocentes piégées à Gaza, quelle que soit leur religion ou leur nationalité, reçoivent l’aide humanitaire dont elles ont désespérément besoin; et de prier pour que tous ces gens — leur famille, leurs amis et leurs bons voisins, toutes les personnes innocentes prises dans cette guerre brutale — échappent à d’autres souffrances. »